Éco-conception web : pourquoi tout commence par le design ?
Publié le : 4 mars 2025« Éco-conception web : pourquoi tout commence par le design ? » , un article rédigé par Antoine Chauveau, directeur de l’offre éco-conception et directeur Softeam Agency.
L’éco-conception web est souvent perçue comme une responsabilité technique, liée au choix des infrastructures et à l’optimisation du code. Pourtant, les designers jouent un rôle clé dès les premières étapes de conception.
Les solutions proposées par les designers influencent directement l’impact environnemental d’un site : choix des couleurs, typographies, interactions, structuration des blocs et des contenus… Chaque élément a une incidence sur la consommation de ressources et l’expérience utilisateur.
Cet article explore comment les designers peuvent intégrer l’éco-conception dès la phase de conception pour créer des interfaces à la fois légères, accessibles et durables.
Veillez à éviter certains blocs énergivores dans la conception et à les remplacer intelligemment.
Tous les éléments d’une interface n’ont pas le même impact environnemental. Certains blocs interactifs ou gourmands en ressources ralentissent le site et augmentent sa consommation d’énergie. Voici quelques exemples de blocs à éviter et leurs alternatives plus sobres :
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Blocs vidéos en arrière-plan → Remplacez-les par une image statique optimisée. Les vidéos en autoplay consomment énormément de bande passante et d’énergie. Une alternative efficace est d’utiliser une image de prévisualisation légère ou un fond généré en CSS, et de ne charger la vidéo que si l’utilisateur interagit avec un bouton « Lire ».
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Carrousels classiques (images, textes, témoignages, etc.) → Remplacez-les par une mise en page statique ou un affichage progressif. Au-delà des carrousels d’images, les sliders de témoignages, de produits ou d’articles sont aussi problématiques. Ils chargent souvent plusieurs contenus dès le départ, même si l’utilisateur ne fait pas défiler. Une alternative consiste à afficher un seul élément et à proposer un bouton « Voir plus » qui charge dynamiquement les autres uniquement si nécessaire.
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Autocomplétion dans les champs de recherche → Proposez des suggestions statiques ou une recherche optimisée. L’autocomplétion en temps réel sollicite le serveur à chaque frappe, multipliant les requêtes et augmentant l’empreinte énergétique. Une alternative est d’afficher des suggestions populaires dès que l’utilisateur clique dans la barre de recherche, réduisant ainsi le nombre de requêtes dynamiques.
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Filtres dynamiques appliqués en temps réel → Utilisez des filtres validés par l’utilisateur. Les systèmes de filtres qui actualisent automatiquement les résultats à chaque sélection entraînent une multiplication des requêtes serveur. Une approche plus sobre consiste à laisser l’utilisateur choisir plusieurs critères, puis lui proposer un bouton « Appliquer les filtres » qui effectue une seule requête une fois les choix validés.
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Blocs de polices non standards → Privilégiez les polices système. Chaque police personnalisée doit être téléchargée par le navigateur, augmentant la consommation de données. Opter pour des polices système (Arial, Helvetica, Roboto, etc.) permet d’alléger le chargement des pages tout en garantissant une bonne lisibilité.
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Effets visuels lourds (ombres portées, flous, animations complexes) → Optez pour une mise en page simple et efficace. Les ombres portées et flous nécessitent des calculs graphiques supplémentaires, impactant la performance et la consommation d’énergie. Une alternative consiste à utiliser des contrastes de couleurs ou des séparateurs simples pour structurer l’interface de manière élégante sans surcharge graphique.
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Blocs de cartes interactives → Utilisez une image statique avec lien vers une carte externe. Les cartes interactives (Google Maps, OpenStreetMap) sont souvent chargées même si l’utilisateur ne les consulte pas. Remplacer ces intégrations par une image statique cliquable permet de limiter les ressources chargées tout en gardant l’accès aux informations.
En appliquant ces bonnes pratiques, les designers peuvent réduire significativement l’empreinte environnementale des interfaces tout en améliorant la performance et l’expérience utilisateur.
Voyez ensuite un impact direct sur la note EcoIndex.
Ces choix de conception ne sont pas seulement bénéfiques pour l’environnement, ils ont aussi un impact direct sur la note EcoIndex d’un site. En limitant le nombre de requêtes externes (appel d’images, de polices, etc…), en simplifiant le DOM et en réduisant le poids des pages, on améliore la performance globale et on réduit la consommation énergétique. Un site plus léger et mieux structuré est plus rapide à charger, offre une meilleure expérience utilisateur et s’inscrit dans une démarche numérique plus responsable.
L’éco-conception commence dès la phase de design : chaque choix compte !